18 août : On dit les américains à 36 km de Paris.
Maurice Houlon
Les troupes alliées accélèrent leur progression en direction de la Seine, le 18 août 1944. Alors qu’elles avancent avec détermination, les Allemands qui composent l’arrière-garde des troupes sous la coordination du général Hauser profitent de la nuit pour se replier sur la rive est de l’Orne. Ils ont trouvé une brèche dans le dispositif allié et ils s’y engouffrent.
L’histoire en rafale.18 aout 1944 von kluge met fin à ses jours Hervé Chabaud
A Chambois entre Falaise et Argentan, des régiments qui composent le 2e corps canadien, venant du nord, rejoignent des unités du 15e corps de la IIIe armée du général Patton et ferment l’espace par lequel s’est effectué la retraite de la VIIe armée ennemie et de quelques éléments de la Ve armée blindée allemande.
Le maréchal von Kluge qui a été démis de ses fonctions la veille et remplacé par le maréchal Model ne supporte pas l’humiliation que lui a faite le Führer et il met fin à ses jours. Comme il était aussi impliqué dans l’attentat raté du 20 juillet précédent contre Hitler il évite les tribunaux. Dans une lettre qu’il adresse au maître du IIIe Reich il écrit : « Je ne sais si le maréchal Model sera en mesure de rétablir la situation. Je l’espère de tout cœur. Mais, s’il en était autrement et si les nouvelles armes en lesquelles tant d’espoirs sont mis, ne mènent pas au succès, alors mon Führer, prends la décision de mettre fin à la guerre. Le peuple allemand a souffert de maux si indicibles qu’il est temps maintenant d’en finir avec ces horreurs ».
La radio de 21 h 1/2 n’a pas caché qu’on se battait aux abords de Paris Où sont ces abords ? Le front normand se déplace en faveur des Alliers. Vendôme est pris par les F.F.I ainsi que Guéret, St Malo s’est enfin rendu. René Payot, directeur du journal de Genève, dont les causeries chaque vendredi à 20 h 1/2 sont très suivies, a parlé naturellement des 2 fronts français, de la résistance allemande qui fléchit et qui n’aurait d’ailleurs dans le midi qu’une dizaine de divisions…
… A 10 h, le pays d’Ivoy a été deux fois traversé par une camionnette filant à toute allure, occupée par les maquisards aux mitraillettes toutes braquées sur l’avant, l’arrière et les côtés.
Ces maquisards reçoivent toutes les nuits du ravitaillement de toutes sortes par les airs, notamment du linge, des chaussettes, des savons, du chocolat, des bonbons. J’ai eu entre les mains le papier qui enveloppait un de ceux-ci, imprimé en anglais. La nuit, ces jeunes ne dorment guère, car il leur faut aller deux par deux à la recherche des objets ainsi descendus.
Berthe Brunessaux
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Pendant cette période de la Libération de Reims, nous allons publier, au jour le jour, des extraits du journal de Maurice Houlon (1881 – 1966) et de Berthe Brunessaux (1887-1963) : lire la présentation de Berthe Brunessaux et Maurice Houlon