1er septembre 1944 : Je vais à Reims, les routes sont calmes, Reims a son aspect de jour de fête d’avant-guerre. Les Yankees se mêlent à la foule, les rues sont encombrées de Jeep et de camions américains qui circulent à une allure rapide. Un camion dans lequel jeunes gens et
Maurice Houlon
jeunes filles ont pris place, passe sur la place Subé, ils chantent la Marseillaise à pleins poumons. L’après-midi, je me rends 9 rue de la Grue à l’appartement, après un coup d’œil rapide, tout semble être là et en place, je constate cependant l’absence de la causeuse en velours blanc qui, du reste, devait déjà manquer lors de l’inventaire dressé avec M. R. du cabinet d’architecture de la ville. Le vieux coffre à bois dans l’entrée n’y est plus ! Je constate une fuite d’eau dans les W.C, la cuvette est pleine d’une matière noirâtre et se trouve bouchée, l’eau recouvre le sol et gagne la salle de bains. Je signale le fait à Mme B. Dans la cour se trouve un amoncellement de papiers, de correspondances, de paquets que les allemands ont brulé avant de filer,mais l’extinction a été faite et la cour est pleine de papiers !
Les américains sont venus visiter l’immeuble et ont donné ordre de laisser tout en l’état où ils ont trouvé les lieux. Il pourrait se faire qu’il y ait encore réquisition pour loger des officiers ! Il faut attendre ! Les troupes Alliées ne sont qu’à 80 km de la frontière franco-allemande.
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Pendant cette période de la Libération de Reims, nous allons publier, au jour le jour, des extraits du journal de Maurice Houlon (1881 – 1966) et de Berthe Brunessaux (1887-1963) : lire la présentation de Berthe Brunessaux et Maurice Houlon