28 août : De Nogent, on perçoit le bruit du canon ! Une centaine de camions allemands descendent la route de Dormans et se dirigent sur Sermiers. Le matin, trois boches sur side-car arrivent aux Cossons (bâtiments de ferme des L.) pénètrent dans la ferme mitraillette au poing, et font le tour de la ferme, ils découvrent la porcherie, y pénètrent, s’emparent du Jean, bel individu, qu’ils chargent sur leur sidecar, maintenant ils sont 4 ! Et cela à la barbe de toute la famille, impuissante !
Maurice Houlon
Le soir, la débandade continue, les boches défilent à pied, en vélo, en charrette. Un paysan d’un village voisin ayant refusé de donner son vélo, est abattu ! Dans la soirée, trois retardataires arrivent aux Cossons et menacent de leur mitraillette Julien et Denise, Françoise court au château pour voir le capitaine qui parle français. Mais celui-ci est parti, c’est alors Mme M. qui parle la langue teutonne qui descend à la ferme et parvient à faire entendre raison aux boches auxquels on donne à dîner et qui repartent avec la carriole et le cheval volés à M. R. Et à l’horizon, s’allument quantité d’incendies, sans doute les boches détruisent-ils les dépôts d’essence et de carburants. Et dans la nuit, c’est un défilé ininterrompu de fuyards à pied avec chevaux, charrettes, vélos.
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Pendant cette période de la Libération de Reims, nous allons publier, au jour le jour, des extraits du journal de Maurice Houlon (1881 – 1966) et de Berthe Brunessaux (1887-1963) : lire la présentation de Berthe Brunessaux et Maurice Houlon