J.-J. Valette (Reims histoire archéologie)
Exploitation de la carte postale ancienne
Pédagogie et didactique histoire-géo, français… : appropriation de l’ espace et du temps au CM et au College. – documentation réseaux CN, CR, CDDP. – ressources par académies. – supports de récits et de mémoire intergénérationel. – rallye photographiques à thème historique, etc.
Aux Archives Municipales de Reims (AMCR) un atelier pédagogique est proposé sur la place de la République et autres rues
Liens :
- Sur l’excellent blog « photimages.canalblog.com » voir cet article : Des photographies d’antan pour créer du lien avec les anciens !
Les rues de Reims : noms, histoire, évolution…
1] Approche. – 2] Ouvrages les plus facilement utilisables. – 3] Origine gallo-romaine de rues rémoises. – A faire : 4] Plans anciens d’urbanisme et d’alignement. – 5] L’onomastique : étude de l’origine des noms. – 6]….
1] Approche
Sur les cartes postales anciennes illustrant les paysages urbains, le légendage mentionne bien souvent le nom de la rue ou de la place à l’époque de la prise de vue ; des collections sont classées selon ces noms ; critère facilitant le repérage topographique et socio-culturel (habitat, bâtiments, magasins, …) et le repérage chronologique des « couches » historiques (saints patrons des églises, vieilles enseignes, personnalités et événements choisis, etc. Pour les « couches » d' »odonymes », séries de noms de rues, voir plus bas l’ « onomastique »).
À Reims et ailleurs, les noms de rue sont plus ou moins anciens suivant les quartiers qui ont leur histoire et leur situation dans la croissance de la ville et de sa forme : du centre-ville et du noyau urbain antique et médiéval vers la périphérie, les faubourgs, les boulevards extérieurs, les nouveaux quartiers près des sorties de ville… Les plans urbains actuels et anciens, souvent maintenant en ligne sur internet, sont donc très utiles d’une part pour retrouver le nom d’une rue ou place, d’autre part pour visualiser et dater sa situation dans un quartier ainsi que dans l’évolution de la ville et de l’agglomération.
Bien sûr, des noms de rues ou de places ont été changés durant l’histoire de la ville et de la nation, des nouvelles rues ont été ouvertes dans le centre-ville ou les faubourgs (de Cérès, de Laon, …) et en particulier lors de la Reconstruction de Reims (rue Voltaire, rue J-J Rousseaux, …) après les destructions de la Première Guerre mondiale mais la modernisation par alignements ou traçages avait commencée pendant la Révolution industrielle et commerçante du XIXe siècle, ex : la rue Thiers, la rue Libergier… ou même avant la Révolution : la Place Royale…
Pour Reims et ses rues d’aujourd’hui, le mieux est d’utiliser le bel outil municipal en ligne : Plan interactif de Reims avec sa recherche-localisation alphabétique, sa photo aérienne (jusqu’au 1/1000) superposable au plan schématique légendé ; avec aussi tous les autres thèmes divers de localisation (onglets).
Le Géoportail national de l’IGN : http://www.geoportail.gouv.fr/accueil a aussi de nombreux avantages car on peut y superposer à bonnes échelles plusieurs couches : la carte topographique nationale (du1/50000 au 1/5000) ; le plan urbain géonormé et légendé superposable à la photographie aérienne (jusqu’au 1/2000) ; le parcellaire du cadastre actuel ; s’y ajoute deux cartes anciennes ; l’épreuve en couleurs tracée
au 1/40 000 de la carte de l’Etat-Major des années 1820-30 à Reims et la révision pour le nouveau 1/50000 des années 1880, en pleine croissance urbaine d’une ville comme Reims
On peut utiliser aussi, d’une façon ou d’une autre, Google Earth/Map/Street…
2] Ouvrages les plus facilement utilisables
Dans la bibliographie des AMCR on peut mettre en avant :
- Jean-Yves SUREAU. – Les rues de Reims. Mémoire de la ville, chez l’auteur, 2002, 391p, avec bibliographie dont la liste des délibérations du Conseil municipal de Reims des années 1859 à 1994, avant-propos et statistique onomastique, préface de J-L. Schneiter ; classement alphabétique des rues.
Ce livre n’est plus vendu en librairie mais disponible en bibliothèque. Une version en ligne est maintenant disponible dans une nouvelle partie du site de J-Y SUREAU : La Vie rémoise : http://lavieremoise.fr/ . Cette version 2008-2012 est plus développée et dénommée : Les rues de Reims Métropole, Bétheny, Bezannes, Cormontreuil, Reims, Saint-Brice-Courcelles, Tinqueux. Dans cette version en ligne on trouve aussi la liste des maires (1790-2012) de Reims et de Tinqueux avec, indexés, ceux ayant donné leur nom à une rue. Pour les biographies de familles et personnalités rémoises, ayant ou pas été choisies pour dénommer une rue, le site La Vie rémoise est la meilleure source: titre qui perpétue et prolonge les chroniques et portraits d’ Eugène Dupont pour les années 1865 à 1880. L’ouvrage de J-Y Sureau est dédié à la mémoire de Paul Seltzer (1903-1986). - Paul SELTZER. – Les rues de Reims. Ce qu’elles nous racontent de la ville et de ses habitants, Matot-Braine, 1975, 151 pages dont deux index alphabétiques croisés : rnoms actuels/noms antérieurs ; avant propos du maire Jean Taittinger.
- Jean-Claude THURET. – Reims, rues et lieux ; synthèse entreprise par JC Thuret depuis 2004 et réalisée dès le début pour être accessible en ligne http://reims-rues-et-lieux.blogspot.fr/ ; avec bibliographie complète, classement alphabétique; un projet d’illustration des rues est en cours : cartes postales, gravures… ainsi qu’une étude des rues qui sont en rapport avec l’eau, les fontaines, etc. Une version sur papier A4, 419 p, en édition restreinte réalisée par le laboratoire Gegena² URCA est consultable à la BMR (Carnegie) aux AMCR, à la bibliothèque de la SAVR au Musée-Hôtel Le Vergeur,à la BU Lettres,à l’IUT (Crestic), aux Etudes Champenoises et au laboratoire Gegena²-Géographie.
Le « Vieux Reims » d’avant 14, les bombardements subis par Reims « Ville-martyre » puis l’ architecture nouvelle des rues élargies de la Reconstruction constituent souvent l’essentiel des collections de cartes postales anciennes. Pour avoir un tableau d’époque détaillé des noms des rues de Reims avant les destructions et la rupture dans le paysage urbain provoquées par la Guerre de 14-18, il faut consulter deux petites études (à la BMR Carnegie, aux AMCR…) :
- Henri JADART : Vieilles rues et vieilles enseignes de Reims. De la nécessité d’en sauvegarder des dernières traces avec la liste des rues et des enseignes modernes. Michaud, Reims, 1897.
- Camille. SCHWINGRUBER : Reims, rues et place publiques. Recherches historiques sur leur dénomination, Reims 1904
En plus d’introductions montrant le contexte de l’érudition-recherche patrimoniale à Reims vers 1900, ces deux ouvrages donnent non seulement des listes alphabétiques mais des classements en séries thématiques (voir le sommaire de Jadart à droite) proches des préoccupations de l’analyse historique et de l’onomastique actuelles.Resterait à cartographier sur un fond de plan 1900 ce deux études…
Un ouvrage plus ancien donne un état des rues et des quartiers avant la Révolution de 1848, au début de la modernisation urbaine :
- Prosper TARBE. Reims, Essais historiques sur ses rues et ses monuments. Reims, Quentin-Dailly, 1844. – avec 30 planches de J.-J. Maquart. C’est cette version complète grand format (cote BMR Carnegie : CR V 1112MM) qu’il faut exploiter et non la version abrégée petit format .
Tarbé explique avoir recueilli l’avis et les écrits de tous les érudits de son époque et aussi des traditions orales tout en parcourant les quartiers : promenades qui donnent la trame de son ouvrage qu’il faudrait lire en suivant un plan, par exemple le plan Héteau de 1844.
A voir aussi les planches de l’album de JJ. Macquart : Anciens remparts et portes de Reims. Le nivellement des fortifications du Moyen-âge à transformé ce paysage périphérique, dans les années 1840-1850, en rues intérieures et en boulevards extérieurs qui existent encore maintenant..
L’étude la plus ancienne des rues de Reims est celle d’Etienne POVILLON-PIERRARD en 1822 : Description étymologique et topographique de Rheims ; ce manuscrit a été publié en 1987 par l’Académie de Reims (TAR vol. n° 166-167) par S. Tournier la Ravoire ; la table des matières par quartiers et par rues ainsi que les index réalisés pour l’édition, sont très utiles et donnent la première source synthétique, facile d’accès, sur le nom des rues avec, quelquefois, des traces d’enquêtes étymologiques…
Les Travaux de l’Académie de Reims dont l’étude d’Henri Jadart est un tiré à part (TAR 1895 ?) sont une source essentielle, y compris sur les rues et accessible par les Tables éditées mais maintenant, plus directement, grâce au dépouillement des articles indexés par la BMR Carnegie et en ligne.
Un classement alphabétique par rue de Reims a été réalisé en 1982 par la BMR, pour les fonds d’images, gravures, photos, cartes postales, etc. de Carnegie :
- Catalogue Iconographique de la Bibliothèque Municipale de Reims, tome 1 : Reims des origines à 1930 ; voir les pages « Rues et Maisons » p. 293 à 318 et 319 à 326 (fonds Demaison) ; voir aussi dans le plan de classement, au début : les places, les fontaines, les jardins et bâtiments publics, les plans anciens, etc.
3] Origine gallo-romaine de rues de Reims
Pour l’origine gallo-romaine de certaines rues (à partir des traçages du cardo et du decumanus), pour l’intérêt des plans d’urbanisme anciens, voir pour le moment et l’exemple du quartier Cours Langlet/Fontaine des Boucheries le croquis sur le site du Rha (Reims Histoire Archéologie) et pour l’utilisation de l’onomastique, étude scientifique des noms et des toponymes et de leurs origines : SFO : Société Française d’Onomastique, présidée par Michel Tamine, professeurs à l’URCA Cerhic
Merci pour vos infos très intéressantes.
Bonjour, mes grands-parents maternels vécurent à Reims, épiciers "comptoirs français", avant de partir en région parisienne. Mon grand-père y fut…
Merci beaucoup pour votre commentaire fort intéressant, je vais l'ajouter au texte de l'article, en votre nom, bien sûr !
D'après ce qu'on m'avait expliqué étant petit, le Petit-Betheny est issu de l'installation de famille alsacienne ou mosellanes arrivées après…
W désigne surement la société (Henri) Walbaum, transporteur, déménageur et garde-meuble.