Au total la cité comporte 371 bâtiments, sous forme de maisons jumelées comprenant deux ou quatre logements, ou des bandes de maisons pouvant regrouper de six à dix habitations. Trente hectares sont aménagés, quinze restent disponibles pour une extension future éventuelle.
Chaque logement dispose d’un jardin de 300 m2 où l’on peut cultiver des fleurs ou des légumes pour limiter les dépenses alimentaires qui peuvent représenter jusqu’à 80 % du budget d’une famille nombreuse, ouvrière à une époque où n’existent ni les grandes surfaces commerciales ni les magasins à bas prix d’aujourd’hui. Les clôtures en béton armé sont peintes en blanc, imitant les barrières en bois et encadrées de troènes.
La particularité de la cité est d’abriter en son sein, dès l’origine, de nombreux équipements à caractère social à une époque où n’existent encore ni les Allocations Familiales, ni la Sécurité Sociale, ni les Maisons des Jeunes et de la Culture.
Les noms des voies principales rappellent la Première Guerre mondiale : la Marne, l’Yser, la Somme, l’Argonne, la Suippe, le 11 novembre, le 132e Régiment d’Infanterie. Les voies secondaires évoquent tout à la fois les qualités nécessaires à la vie de famille : l’amour maternel, les Bons Enfants ou la nature : fleurs ou oiseaux (Pervenches, Myosotis, Glycines, Rouge-gorge, Chardonnerets…).
Olivier Rigaud dans le site « La cité-jardin du Chemin Vert
Plan de ces maison, architecte : J-M Auburtin :
Jean-Marcel Auburtin est filsd’architecte. Son père réalise en 1874 l’Ecole alsacienne, rue d’Assas à Paris, où Jean-Marcel passe sa scolarité. L’école était très certainement décorée de photographies et dessins de la province perdue, ce qui ne manque pas d’influencer le jeune Auburtin ultérieurement.
Aux Beaux-arts, il est l’élève de Jean-Louis Pascal, et condisciple d’Henry Sauvage. En 1897, un an après son diplôme, il est Second Grand Prix de Rome. Il travaille avec Gustave Umdenstock pour le Palais des Armées de Terre et de Mer à l’exposition universelle de 1900 à Paris. Il fait partie en 1913 des douze fondateurs de la Société Française des Architectes Urbanistes, émanation de la section d’hygiène urbaine et rurale du Musée Social, organisme créé en 1895, à l’origine du mouvement des H.B.M. (Habitations à Bon Marché, ancêtres des H.L.M.) où l’on retrouve également Agache et Redont.
À Paris, Auburtin construit l’école de la rue de Pontoise, l’hôtel Westminster, rue de la Paix, le cinéma du Colisée, les trois dancings : Apollo, bal Tabarin et le Basculo et enfin la salle Pleyel, achevée en 1930, après sa mort, par son confrère André Granet et décorée à l’origine par Gustave Jaulmes. Jean–Marcel Auburtin est également l’auteur de l’hôtel du Mont d’Arbois à Megève.