Cet hôtel particulier fut construit en 1911 pour Alexandre Georget (1886-1971), administrateur des Docks Rémois, au 43, rue de Talleyrand.
Avec ses 3 cariatides (hélas mutilées), il attire l’œil immanquablement. Une anecdote rapportée par Jean-Yves Sureau nous éclaire sur les circonstances de son origine.
Un administrateur des Docks Rémois, Charles Théron (1878-1959), raconte avoir invité d’autres administrateurs à l’occasion de son emménagement en 1909 dans son hôtel particulier situé 3, place Godinot. Ceux-ci furent surpris et un peu jaloux du confort cossu du lieu et pour tenir leur rang dans la bourgeoisie rémoise, se firent construire chacun un hôtel particulier.
Ainsi Edouard Mignot (1867-1949) fit construire l’hôtel Mignot en 1911 par un architecte de Paris, F.A.B. Bocage (?) au 17 boulevard Lundy.
Paul Pigeon (1862-1920) fit bâtir l’hôtel Pigeon en 1913 par l’architecte Dufay-Lamy au 24, boulevard Lundy.
Albert François (1860-1930) également en 1913 et par le même architecte Dufay-Lamy fit réaliser l’Hôtel François au 66-70, boulevard Lundy, devenu en 1938 la Chambre de Métiers de la Marne.
Pour rester dans l’anecdote, les rémois, qui parlaient de ce boulevard comme étant celui de l’aristocratie du ballot (négoce en laine) et du tonneau (champagne) le rebaptisèrent « rue des Épiciers »…
Quant à Alexandre Georget (1886-1971), il se fit construire par Charles Payen (1861-1912) un hôtel qu’il voulu si original qu’on l’associe aussitôt à lui. Georget refusa d’abord les projets proposés dans des styles classiques. Finalement, c’est le style « épicier » qui s’imposa : un mélange de styles avec des statues, en l’occurrence 3 cariatides pleines de gaieté, qui seront exécutées par Léon Chavalliaud (1858-1919) second prix de Rome, également auteur de cariatides sur la mairie de Reims aujourd’hui détruites.
Charles Payen refusa de graver son nom sur cet hôtel si particulier.
Source : Petit Patrimoine