1 avril 2025

Le Pont de Vesle le 11 juin 1940 et le 29 août 1944

Photographie allemande

Le pont de Vesle, en béton armé, fut construit entre 1930 et 1932. Il fut inauguré le 2 juin 1935 par le Président de la République Albert Lebrun, en même temps que le stade Auguste Delaune et l’Hôpital Maison-Blanche.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, le 11 juin 1940, le Génie français fait sauter le pont pour couper la route à l’armée allemande. Il s’effondre en V dans le canal.

En effet, le pont de Vesle a connu deux épisodes majeurs de destruction pendant la Seconde Guerre mondiale. D’après la documentation disponible, il a d’abord été détruit le 11 juin 1940 par les forces françaises pour empêcher l’avancée allemande, puis, lors de la retraite allemande, il a de nouveau été fait sauter le 29 août 1944 par les Allemands. Ces deux événements témoignent de l’importance stratégique du pont et de la volonté, des deux camps, de contrôler les axes d’accès à la ville de Reims.

Photographies anciennes : Romain Urli, merci à lui

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3 réflexions sur « Le Pont de Vesle le 11 juin 1940 et le 29 août 1944 »

  1. Bonjour,
    Il est dommage que les circonstances de ce dynamitage du Pont de Vesle, le 11 juin 1940 à Reims ne soient pas plus explicitées : devant quelles divisions ennemies ? par quel détachement du génie français a-t-il été chargé d’explosif ? Quelle furent les conséquences de cette rupture d’accès ? Que se passa-t-il ensuite en ville ?
    Toutes questions auxquelles, peut-être, vous sauriez répondre ?
    Merci de votre lecture. Bien respectueusement.
    Vincent Robin.

    1. Je n’en sais pas beaucoup plus, j’ai un peu développé, mais si vous avez plus d’informations, je me ferai un plaisir d’améliorer mon article.

      1. Bonjour Madame,
        Tout d’abord, je veux vous dire que je loue votre admirable travail, très documenté et voué à la mémoire de votre ville. Je vous remercie également de votre réponse (pourtant très laconique à mes questionnements).
        Pour ma part, je réside dans le nord du département de la Loire, ainsi dans une région assez éloignée de Reims. Mais je me consacre actuellement (librement) à une reconstitution écrite, ville après ville, de l’invasion allemande de 1940 et qui se propagea au mois de juin 1940, depuis la région de Champagne, bientôt sur toute la Bourgogne puis en direction des villes plus au sud. C’est-à-dire jusqu’à Lyon (69), Grenoble (38), Saint-Etienne (42), Vichy (03) ou Clermond-Ferrand (63). Vous comprendrez qu’à distance, mes recherches ne sont ainsi pas des plus aisées…
        Pourtant, grâce à celles-ci (longues), notamment sur le net et au sujet de Reims au mois de juin 40, je pense bien sûr détenir cette fois certaines informations originales. Elles résultent de documents éparpillés qui, malheureusement (et de mon point de vue… éloigné), n’ayant jusqu’à présent jamais été sérieusement collectés et reliés entre eux (sauf oubli ou ignorance) pour en tirer une synthèse, maintiennent ainsi regrettablement (encore selon mon appréciation personnelle) à l’heure actuelle l’information générale sur les événements de juin 40 à Reims dans un flou subsistant. Je sais bien aussi qu’un grand tabou perdurant depuis l’après-guerre concernant cette période « peu cocardière » aura sans doute entretenu cette amnésie importante. Je ne suis pas militaire mais je m’étonne par exemple beaucoup que la question de l’invasion de Reims du 11 juin 1940 soit notamment et encore aujourd’hui à peu près toujours résumée (dans l’histoire locale) par l’investissement victorieux de la 45e Infanterie-Division de la Wehrmacht…, et tandis que les sources militaires allemandes permettent d’apprécier un tableau nettement plus nuancé.
        En vous livrant ci-dessous (comme vous ne le faites pas pour moi) quelque information sur ce sujet, peut-être consentirez-vous alors à me révéler de votre côté des détails supplémentaires qui sont à votre connaissance et que, par ma distance, je ne puis connaître ?

        « Les Allemands arrivent à Reims (10-11 juin 40) :
        En ce début de juin 40 et dans le nord-est du pays, avec d’abord l’effondrement du front dit « de la Somme » puis les batailles de recul perdues dans l’Aisne (9 juin) malgré les farouches résistances françaises, la VIe Armée du général Touchon s’est vue partout contrainte au repli aussi en se désagrégeant. Sur sa droite (plus à l’est, donc), la IVe Armée du général Réquin en est venue à subir directement les effets de ce fléchissement massif face à la tornade militaire allemande qui ne compta bientôt plus ses pertes pour aller de l’avant et même en se renforçant constamment. Se sont ainsi mises à progresser remarquablement, en direction du sud et sur une ligne ouest-est « Soissons-Reims-Verdun », la 9e Armée-Strauss, la 2e Armée-Weichs, la 12e Armée-List et la 16e Armée-Busch.
        Le 11 juin, le 23e Corps d’Armée français du général Germain évacue Reims. Le lendemain, c’est le 8e CA du général Demazes qui se replie également en direction de Châlons-sur-Marne ou de Vitry-le-François. Depuis la Montagne de Reims défendue par elle, la 82DIA du général Armingeat adopte aussi le repli en se retranchant au sud de la rivière Marne. La 7DLM du général Marteau s’en va à son tour et de son côté rejoindre le nord du département de l’Aube .
        Dans son compte rendu (semble-t-il) des plus avisés de cette situation militaire, le Colonel A. Goutard rapportera plus tard : « Le 11 juin, le généralissime (Weygand) adresse au comman-dant du front nord-est une « instruction personnelle et secrète » qui, sans être encore exécutoire, règle le repli des armées. Cette instruction fixe d’abord le but à atteindre : assurer le plus long-temps possible la couverture du cœur du pays, tout en maintenant la cohésion des armées. Puis elle fixe les axes de repli : (notamment) G. A.-4 (VIe, IVe et IIe armées), axe Châlons-Troyes-Ne-vers… ». Sans doute cette latence expliqua-t-elle (au moins pour partie) le repli français assez vite amorcé dans et autour de Reims. Nous voudrions croire cependant que cet ordre « secret » n’était pas le fruit d’une stratégie depuis longtemps programmée…

        Tandis que les divisions du « Panzergruppe » du général Guderian pressurent déjà sérieusement la ville par l’est au 10 juin, en se tenant à seulement quelques kilomètres du centre urbain – la 2. Panzer-(gén. Veiel) occupe Saint-Etienne-sur-Suippe (à 16 km) et la 1. Panzer-(gén.Kirchner) se tient à Juniville (à 35 km) -, ce sont en réalité les unités d’infanterie de Corps d’Armée allemands (AK) différents qui s’apprêtent à investir l’intérieur ou les abords de la cité, le plus souvent par le nord et à partir du 11 juin 40.
        Lundi 10 juin. Au nord de Reims, ainsi dans les environs de Courcy-Bétheny mais également le long du canal de l’Aisne à la Marne, se concentrent les contingents allemands prêts à donner l’assaut sur le centre urbain. Selon une carte allemande reflétant ce jour-là l’ordre d’avancée des unités de la Wehrmacht , on aperçoit plus particulièrement la progression de deux unités du XXVI. ArmeeKorps du général Wodrig.
        Elles sont alors :
        – en premier lieu, parce qu’elle s’est portée le plus en avant le long de la ligne de chemin de fer qui va à Laon, s’annonce la 34. Infanterie-Division du « Generalleutnant Werner Sanne » (2. Armee). Cette unité était la veille à Villeneuve-Guignicourt et y traversa la rivière « Aisne »,
        – en second lieu, sur la gauche de la 34.ID, mais aussi un peu en retrait vers le nord, se voit la 45. Infanterie-Division du « Generalleutnant Friedrich Materna » (2. Armee), qui s’approche à son tour de Reims. Ce second contingent provient quant à lui de Neufchâtel-sur-Aisne où, le 9 juin, et malgré le dynamitage partiel et défensif du pont local, celui-ci est parvenu à franchir l’Aisne sans beaucoup perdre de temps (voir plus bas extrait journal de guerre).
        Avec probablement de bonnes raisons, mais aussi peut-être par « écho-mécanisme », bon nombre de sources, notamment publiées (et consultables) en ligne sur le net, attribue généralement à la 45.Infanterie-D. l’investissement de Reims au 11 juin 40. Il semble bien pourtant que, compte tenu de son avancée de la veille (au 10/06), la 34.Infanterie-D. ait été la première à entrer dans le réseau urbain ce jour-là. Il est a signaler d’ailleurs que d’autres éléments offensifs se présentent à peu près en même temps dans le secteur nord-ouest de la métropole champenoise. Elles sont (infos émanant de « Lexikon der Wehrmacht ») :
        -la 205. Infanterie-D. du « Generalleutnant Ernst Richter » (12. Armee), qui arrive de Berry-au-Bac (11 juin) mais s’en vient traverser la Vesle (rivière) à Maco/Saint-Brice-Courcelles en limite de Reims le 12/06,
        -la 211. Infanterie-D. du « Generalleutnant Kurt Renner » ( 9 Armee), qui provient du Che-min-des-Dames mais avance du côté de Reims,
        -la 25. Infanterie-D. du « Generalleutnant Heinrich Clößner» (9. Armee), qui provient éga-lement du Chemin-des-Dames et se dirtige pareillement,
        -la 5. Infanterie-D. du « Generalleutnant Wilhelm Fahrmbacher » (2. Armee) à son tour en provenance du « Chemin-des-Dames » et se dirige sur Reims… »

        Merci de votre lecture et salutation sincères.
        Vincent Robin.

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