Mercredi 17 mai 1944

La vie à Reims devient pénible en raison des alertes constantes, parfois 5 dans la journée et 1 ou 2 la nuit. Malgré l’habitude, cela est d’abord très désorganisateur de la vie économique car tous les ateliers, usines, magasins doivent fermer. Le gaz est coupé à chaque alerte et n’est rendu qu’une demi-heure plus tard. Courcy et son atelier de réparation, son aérodrome sont souvent bombardés.

Ces bombardements continuent à un rythme accéléré sur toute la France, le nord surtout.

Que de victimes à Lille, très souvent visé. Je pense à Jeanne Poret, ma cousine religieuse là-bas. Les archevêques et cardinaux de France ont adressé au clergé anglo-américain un message le suppliant d’essayer d’adoucir le sort des malheureuses populations civiles décimées par l’aviation, et de considérer quelles haines cela fomente pour l’avenir, entre nations, même quand la paix sera venue. La radio alliée répond que ce n’est pas de gaieté de cœur que ces décisions sont prises, que les objectifs donnés aux pilotes sont mûrement décidés, que les précautions sont prises autant qu’il se peut, et que récemment une escadrille de bombardiers revint de Belgique avec toute sa charge, la visibilité n’étant pas assez favorable.

Une grande offensive est déclenchée en Italie depuis 4 jours environ et progresse un peu. Surtout dans le secteur occupé par les troupes françaises. Il y aura, disent les uns, plusieurs offensives de ce genre avant la grande attaque contre ce qu’on appelle la forteresse Europe.

Berthe Brunessaux

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Pendant cette période de la Libération de Reims, nous allons publier, au jour le jour, des extraits du journal de Maurice Houlon (1881 – 1966) et de Berthe Brunessaux (1887-1963) : lire la présentation de Berthe Brunessaux et Maurice Houlon

Author: Véronique Valette

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