Premier Voyage en Aéroplane entre Bouy et Reims : Henri Farman survole la Ferme d’Alger

Il y a 116 ans, le 30 octobre 1908, à 15h40, Henri Farman demande à ses employés de sortir son biplan du hangar qu’il possède à Bouy, dans la Marne. Depuis un an, il n’a pas cessé de battre record sur record avec sa machine volante, il est temps d’en faire un appareil de transport.

Cet homme de 35 ans, passionné d’engins mécaniques depuis son plus jeune âge, a décidé d’être le premier aviateur à effectuer un véritable trajet en reliant le village de Bouy à Reims où le producteur de champagne Pommery met un pré à sa disposition.

Pour la circonstance l’ « Antoinette », moteur construit par l’ingénieur français Léon Levavasseur, a été briqué jusqu’aux écrous… Farman volera sur son biplan du constructeur Gabriel Voisin. 

Le trajet de 27 km est effectué en 21 mn à une vitesse moyenne de 77 km/h et à une hauteur de 40 m. C’est un nouveau record de vitesse.

Il atterrit sur un terrain en limite du Parc Pommery. C’était il y a 105 ans jour pour jour !  

Source :  – « Reims Le Parc Pommery » de Michel Thibault, éditions Alan Sutton, CPA Michel Thibault.

Il existe une série de cartes postales relatant cet exploit. En fait le photographe n’est pas présent lors du passage de l’aéroplane. Ce sont des montages (déjà !) où l’avion est rajouté lors du tirage de la plaque de verre.

Sur certaines cartes on voit des personnes saluant le pilote sur son engin, en fait les paysans se sont enfuit en voyant ce « gros rapace » volant à moins de 50 m d’altitude !

Par contre sur la carte postale présentée ici, le photographe ne se doutait pas qu’il allait permettre aux générations futures de redécouvrir un endroit qui devait entrer dans l’histoire en décembre 1914.

En effet, il s’agit de la Ferme d’Alger, qui était située face au Fort de la Pompelle, et qui sera engloutie dans un cratère causé par l’explosion d’une mine allemande enfouie sous les lignes françaises. 

La vue est prise devant l’entrée du Fort de la Pompelle, en direction de Reims que l’on aperçoit dans le fond.

Author: Béatrice Keller

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