J’ai reçu ce matin une longue lettre de Jacqueline commencée à écrire lundi, me disant que le jour de la Pentecôte s’était passé sans alertes, mais que partout on disait que la T.S.F. anglaise avertissait (sans doute dans l’étrange langage des messages personnels) que Reims serait bombardé le lendemain. Or, à part une alerte de 20 minutes, le soir à 19 h ce jour se passa bien. Mais mardi à 10 h 30, alerte et, comme souvent, Jacqueline en profita pour continuer sa lettre. Puis elle s’arrête : 11 h 10. Les voilà Et reprend plus tard : « Cette fois-ci, cela fut bien plus sérieux. On vit arriver 29 avions dont 9 bombardiers. Nous étions dans notre cave tous les 5 (Elle, les 2 enfants, la bonne, la femme de ménage) serrés contre les murs, nous bouchant les oreilles de toutes nos forces pour ne pas entendre les chapelets de bombes à 11 h 15, c’était fini »
La lettre continue par un dernier petit mot :
« 13 h 30, Marcel vient d’aller voir les dégâts, beaucoup plus graves cette fois : une bombe sur l’école professionnelle de la rue Jolicoeur, heureusement évacuée. Le dépôt des trams, avenue de Laon, complètement détruit. Dégâts place Luton »
Berthe Brunessaux
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Pendant cette période de la Libération de Reims, nous allons publier, au jour le jour, des extraits du journal de Maurice Houlon (1881 – 1966) et de Berthe Brunessaux (1887-1963) : lire la présentation de Berthe Brunessaux et Maurice Houlon